05 février, 2016

Virus Zika, avortement, microcéphalie : le commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, demande le respect des « droits reproductifs »

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 Al Zeid Ra'ad Al-Hussein, prince jordanien
et partisan de la “santé reproductive” pour tous
Le lien (non définitivement établi) entre le virus Zika et la prévalence actuelle de la microcéphalie en Amérique latine devrait conduire à des changements dans les lois sur la « santé reproductive » en Amérique latine, vient de déclarer le haut commissaire de l’ONU au droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein. Ce sera le seul moyen pour que « la réponse à cette urgence de santé soit efficace », selon ses propos rapportés dans un communiqué du Haut commissariat, alors que se répand depuis quelques semaines dans les médias le discours sur la nécessité d’autoriser l’avortement là où il est encore interdit, en raison de l’épidémie du virus Zika.
C’est au nom des « droits humains » de la femme que le prince jordanien réclame l’abrogation des lois et des politiques qui restreignent l’accès aux « services de santé sexuelle et reproductive, en contradiction avec les normes internationales ». Il veut aussi voir les Etats « prendre des mesures concrètes afin que les femmes puissent accéder aux informations, au soutien et aux services dont elles ont besoin pour exercer leurs droits en vue de déterminer si elles veulent devenir enceintes, et à quel moment ».

Le virus Zika et la microcéphalie, un prétexte pour légaliser l’avortement ?

« Les conseils de certains gouvernements disant aux femmes qu’elles doivent remettre une grossesse à plus tard, ne tiennent pas compte de la réalité : de nombreuses femmes et jeunes filles ne peuvent tout simplement pas exercer de contrôle sur le fait de devenir enceintes ou non, ni à quel moment, ni en quelles circonstances, spécialement dans un environnement où la violence sexuelle est si répandue », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein.
Dressant un tableau très noir des lieux où la violence sexuelle est répandue et ou les services de santé reproductives sont « soit interdits par la loi pénale ou tout simplement inaccessibles », le prince a demandé que les hommes prennent fait et cause pour les droits des femmes et que l’on prenne « des mesures fortes pour venir à bout de ces problèmes ».
Le communiqué du Haut commissariat rappelle que le lien entre la microcéphalie est « possible » et reste en cours d’évaluation. Cela n’empêche pas l’ONU de réclamer pour les hommes et pour les femmes des « services intégraux de santé sexuelle et reproductive », « y compris la contraception d’urgence, les soins de maternité et des services d’avortement sûrs autant que la loi le permette ».

Le commissaire de l’ONU aux droits de l’homme veut faire respecter les droits reproductifs en Amérique latine

Al Hussein n’a pas osé ou voulu réclamer ouvertement le « droit » à l’avortement mais le cœur y est. En demandent que toute loi restreignant l’accès à la santé reproductive, conformément à la « dignité » de la femme et dans le respect de sa « vie privée », mais on sait que les évaluations des agences de droits de l’homme de l’ONU dénonce régulièrement les pays qui continuent de pénaliser l’avortement dans tous les cas.
Silvia Camurça, directrice du groupe féministe SOS Corpo au Brésil, a reconnu que les peurs suscitées par le virus Zika ont été une aubaine pour les partisans de l’avortement légalisé : « Elles nous ont fourni une ouverture rare pour contrer les fondamentalistes religieux qui, chaque année, mettent en danger la vie de milliers de femmes au Brésil chaque année, afin de conserver des lois qui appartiennent à l’âge des ténèbres. »

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